Chaque grand moment débute par une rencontre avec Sam Angers
Dernièrement, Samuel Angers a eu la chance de découvrir la région d’Eeyou Istchee Baie-James : un endroit où les traditions et l’harmonie de la nature, sont au cœur d’un mode de vie profondément inspirant. Ce voyage, qu'il a vécu aux côtés d’un ami, a été bien plus qu’un simple déplacement ; il s’est transformé en une immersion totale dans un univers que trop peu connaissent, mais qui regorge de sagesse et d’enseignements.
Dès son arrivée chez les Eeyouch, l’une des 11 Nations Autochtones du Québec, Samuel était animé par une curiosité profonde. Cette aventure le plongeait dans un contexte bien particulier, celui des communautés autochtones, une expérience qu’il ne connaissait que peu. Son objectif n’était pas seulement d’explorer les paysages époustouflants de cette région, mais aussi de saisir l’essence des peuples autochtones qui y vivent, leur quotidien, leurs traditions et surtout, leur relation avec le territoire.
Ce qui l’a frappé dès les premiers instants, c’est la générosité de leur accueil. Alors que des appréhensions existaient concernant la distance que pouvait créer l’histoire coloniale entre les peuples autochtones, Samuel a été surpris par l’ouverture et la chaleur des Eeyouch. L’une des premières expériences marquantes de son voyage a été la rencontre avec Hugo, un aîné de la communauté de Waskaganish. Celui-ci les a guidés à travers sa communauté, leur a partagé ses connaissances sur des lieux symboliques, mais aussi sur des éléments du territoire qui échappent souvent à ceux qui n’ont pas appris à les lire. Au fil de ces rencontres, Samuel a ressenti la puissance d’une Nation qui, loin d’être figée dans le passé, vit pleinement dans le présent tout en honorant ses traditions.
Ce qui est rapidement devenu évident pour lui, c’est la manière dont chaque élément de la vie quotidienne des autochtones se tisse avec le respect de la nature. La préparation de la bannique, un pain traditionnel cuit sur le feu, ou les moments partagés autour de la cuisson du poisson, étaient bien plus que des gestes culinaires : elles étaient empreintes de sens, de l’histoire de la survie à celle du respect du territoire. Ces gestes simples transmettent une sagesse que nous avons trop souvent oubliée : celle de consommer avec modération, de prendre ce dont on a besoin sans jamais causer de tort à l’équilibre naturel.
En parcourant les différentes communautés de la région, Samuel a été témoin d’une autre réalité : celle du Mamoweedow à Chisasibi, un rassemblement qui célèbre la culture, la langue et l’histoire une fois tous les ans. Là, les Eeyouch se retrouvent pour profiter, partager et enseigner. Les deux visiteurs ont été accueillis par des aînés dans des tipis, pour échanger sur les savoirs ancestraux. C’était une célébration de la vie communautaire et de la transmission orale ; un concept que Samuel connaissait brièvement, à travers les quelques cours reçus à ce sujet lors de ses études secondaires. Il raconte que les enseignements qu’il a entendus lors de ces rencontres étaient puissants : ils invitent à une écoute active, à un respect de la nature et des traditions, mais aussi à une sagesse transmise par le temps et l’expérience. « Tu dois avoir la capacité et l’intérêt d’écouter, d’apprendre et de mettre en pratique. C’est beau à voir. », relate-t-il.
La rencontre avec ces peuples l’a profondément marquée, et a peut-être même changé sa perception du monde. Selon Samuel, nous vivons dans deux mondes complètement différents, tout en partageant un territoire que l’on exploite de manières totalement distinctes. Là où nous, dans notre quotidien, avons tendance à courir après le temps, à accumuler, à consommer sans cesse, les peuples autochtones vivent dans une harmonie avec la terre. Leur rapport au temps n’est pas celui de l’urgence mais celui de l’émerveillement. Chaque arbre, chaque plante, chaque rivière a une signification. Chaque élément de leur environnement est une ressource précieuse, mais utilisée avec une conscience du tout.
Ce voyage a ainsi été l’occasion pour Samuel de remettre en question notre rapport au temps, à l’importance accordée à l’autre et aux petites choses simples de la vie. Il explique que la société de consommation dans laquelle nous évoluons ainsi que la rapidité à laquelle nous allons au quotidien, sont d’autant plus alarmantes après sa rencontre avec ces personnes à la sagesse immense. En revenant de cette expérience, il a pris conscience de l’importance de ralentir, de s’arrêter pour observer, pour apprécier ce que nous avons, pour écouter les histoires de ceux qui ont toujours su vivre en équilibre avec leur environnement. Les peuples autochtones représentent une source d’inspiration pour réinventer notre quotidien. Un véritable appel à la rencontre, à l’échange, et à la reconnaissance de ce que ces peuples peuvent nous enseigner, non seulement sur la nature, mais aussi sur l’art de vivre.
L’expérience de Samuel est une invitation à ouvrir les yeux et à rencontrer ceux qui, par leur histoire et leur savoir, nous aident à redécouvrir une partie de nous-mêmes que nous avions oubliée. Mais principalement connecter avec un peuple unique, qui mérite un respect infini. C’est une quête essentielle, non seulement pour comprendre les racines d’une culture riche, mais aussi pour retrouver le sens des choses qui, parfois, nous échappent. Un appel à revenir à l’essentiel, à vivre autrement.
On peut dire que la rencontre de Samuel lui a permis de vivre de grands moments qui le suivront à jamais. Aller à la rencontre, prendre le temps de connecter avec l’autre et s'ouvrir à des cultures ainsi qu’à des individus marquants, ça fait grandir.
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