Dans les communautés, les pow-wow s’ancrent dans la modernité sous l’impulsion de la relève autochtone. 

Eruoma Awashish s’étonne qu’une initiative, prise sous le coup de la déception, porte encore ses fruits une quinzaine d’années plus tard. À l’époque, la vingtenaire apprend avec chagrin l’annulation du Pow-wow de Mashteuiatsh à cause de gros travaux en cours. Qu’à cela ne tienne ! Avec deux amis de son âge, la jeune Atikamekw décide de prendre les choses en main en organisant leur propre célébration.  

Était-ce en raison de la formule intime, de la féerie d’un instant suspendu ou d’un esprit de communion spontané ? Toujours est-il que l’événement remporte un franc succès: « On a réussi à faire un petit pow-wow, et le monde est venu ! », se souvient-elle. Ce moment marque un tournant dans le parcours du Pow-wow de Mashteuiatsh. Celle qui vit encore près de sa communauté constate que l’activité séduit une clientèle toujours plus jeune. Avec le temps, ces célébrations permettent aussi de susciter des rapprochements avec allochtones et de créer ainsi d’émouvants élans de fraternité.

Des traditions au goût du jour!

Le Pow-wow de Wemotaci fait partie des événements qui connaissent une belle renaissance avec la participation des jeunes générations. Ce souffle de modernité s’est parfois buté à la vision plutôt traditionnelle des plus âgés : « Les jeunes se reconnectent à leur culture à leur façon, remarque Marcel Boivin, l’ancien chef de Wemotaci. Plusieurs ont même commencé à jouer du tambour. Les aînés ont manifesté une résistance [à certains changements], mais ils ont fini par se rallier ! »

Désormais, enfants et adultes s’impliquent massivement dans ce fascinant lieu d’échange. Les allochtones sont toujours conviés à en entrer dans notre danse ! Main dans la main, tous s’émerveillent des envoûtantes prestations dans un esprit de communion universel.

Pour beaucoup d’entre nous, le pow-wow est un moment privilégié pour consolider le sentiment de respect qui y est véhiculé. C’est le cas de Eruoma Awashish, qui y voit une formidable occasion de transmettre des coutumes ancestrales à sa fille. « Quand j’enfile ma regalia, je porte ma culture avec fierté et je partage une mémoire collective que je lègue à la génération suivante », indique-t-elle.

Retrouvez le calendrier complet de la route des Pow-wow par ici 👉 Route des Pow-wow