Cuite sur pierre, au four, dans la poêle ou même frite, la bannique nourrit les peuples autochtones du Québec depuis des siècles. Découvrez ce pain aussi rassasiant pour le corps que pour l’esprit.
Ce pain dense, mais moelleux, sobre et généreux, représente parfaitement la résilience des peuples autochtones. Il tire pourtant son origine de l’autre côté de l’Atlantique. Selon les historiens, la bannique actuelle nous viendrait des Écossais, qui ont introduit la farine de blé auprès des Autochtones à partir du 18esiècle. Les premiers peuples d’Amérique du Nord ont rapidement adopté cette version, en la confectionnant à leur manière.
Une recette aux mille déclinaisons
Au fil du temps et de la disponibilité des ingrédients, la bannique s’est déclinée de multiples façons. Par exemple, les Autochtones ont troqué la farine de blé pour de la farine de maïs. Ils y incorporaient aussi de l’eau et de la graisse ou du saindoux pour attendrir la texture. Il suffisait ensuite de l’étendre pour former une galette ovale.
De nos jours, la cuisson au four a détrôné celle sur le feu de bois. Plusieurs aiment dorer la bannique dans une poêle en fonte, avec un peu de beurre. Elle gagnera ainsi en souplesse et en saveur. D’autres optent pour la friture dans l’huile, ce qui lui confère une note délicieusement craquante. Elle peut aussi être apprêtée sur le feu, la pâte enroulée autour d’un bâton. Les Innus, quant à eux, ont une façon unique de préparer la bannique : elle est enfouie dans le sable chaud, avant de cuire lentement sous les braises.
Ce pain se déguste autant en version salée que sucrée. Il accompagne à merveille un bol de soupe et des plats de poisson ou de gibier. Les becs sucrés l’agrémentent de petits fruits en saison, comme des baies sauvages ou des bleuets.
Envie d’essayer une authentique bannique ? On peut en retrouver aux quatre coins de la province. À déguster… pour une bouchée de pain !